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Extrait du document « Le Sport scolaire USEP : partis pris et explicitations» de septembre 2006
Les éléments retenus pour caractériser une « démarche pédagogique USEP » se déclinent dans quatre champs : les sensations, les apprentissages, la construction de la personnalité et l’enseignement. Le champ des sensations L’USEP prend le parti de permettre à l’enfant, au travers des activités physiques vécues, d’éprouver du plaisir, de ressentir des sensations, d’exprimer ses émotions. L’enfant doit connaître son corps pour mieux agir avec lui. Le corps n’est pas qu’une machine ou un instrument à produire du mouvement, c’est aussi un corps sensitif et/ou sensible. L’éducateur conduira l’enfant au-delà de l’action en lui permettant de s’exprimer pour s’approprier ses expériences. Comme le dit Mireille Duirat-Élia, il convient d’apprendre à mettre des mots sur le vécu corporel, identifier des sensations, des émotions, des états de bien-être et de mal-être afin d’avoir une meilleure perception de son corps Ainsi se construira un langage des sensations et des émotions. (1) La rencontre ajoutera à cet éventail de perceptions, la dimension de la convivialité. Celle-ci contribuera au développement du plaisir : plaisir de pratiquer une activité physique, plaisir à se connaître soi même plaisir dans la relation avec l’autre et dans l’échange.
Le champ des apprentissages Il n’y a pas une façon unique d’apprendre : selon les objectifs poursuivis, le temps consacré, les outils disponibles, le public concerné, l’activité pratiquée, l’éducateur retient une méthode permettant à l’enfant d’apprendre par imitation de modèles, ou par résolution de problèmes, ou encore en suivant une démarche expérimentale… Cette méthode est volontairement identifiée par l’éducateur afin de permettre à l’enfant de dépasser le stade de l’apprentissage par essais et erreurs. Dans le cadre de cette méthode, l’éducateur va conduire l’enfant à se fixer un but, à évoluer dans un dispositif reconnu, à identifier les critères lui permettant de conclure à la réussite de son action et à repérer les opérations motrices nécessaires au succès de la réalisation de la tâche entreprise. Au terme de cet apprentissage, l’enfant devra pouvoir évaluer ses acquisitions et les situer dans un contexte collectif.
Le champ de la construction de la personnalité Le parti pris éducatif de l’USEP vise à permettre à l’enfant de construire son autonomie mais aussi d’accéder à la responsabilité tout en faisant preuve de solidarité. La mise en œuvre de ces trois concepts ne s’applique pas qu’à l’enfant : tous les acteurs de l’association (éducateurs, parents…) sont conjointement concernés. L’autonomie, capacité à se conduire soi-même, combine une interrogation sur l’efficacité et la valeur de ses actes qui permet l’accès à un apprentissage de la vision des conséquences à long terme de ses initiatives au-delà de l’intérêt du moment. L’apprentissage de l’autonomie au sein de l’association USEP se déroule dans un cadre à trois dimensions, il faut tenir compte : • Du champ des compétences acquises au cours des apprentissages sportifs et des rôles sociaux vécus dans une association. • Du champ des valeurs défendues par l’USEP. • De la prise en compte du niveau de développement atteint par l’enfant au moment de l’apprentissage. Ainsi, dans le champ des apprentissages sportifs, l’enfant apprendra à maîtriser la préparation à l’effort, l’exécution de la tâche demandée, le repérage et l’évaluation des résultats produits… Être autonome dans le cadre de son association, ce sera accéder progressivement au choix de ses pratiques en fonction de ses intérêts immédiats et à long terme mais aussi en fonction des intérêts de la collectivité : équipe et association. Être autonome conduira à prendre, partager, accepter des responsabilités. Débattre, prendre la parole vont être les premiers pas qui vont conduire l’enfant, au sein de l’association, à exercer les responsabilités qu’il aura souhaité prendre et/ou qui lui seront confiées par l’adulte. «Accepter», «partager», «prendre» peuvent être compris comme des étapes dans la construction de la notion de responsabilité. L’accès à la «prise de responsabilité» va demander dans l’association un temps, un espace et une structure paritaire entre enfants et adultes. L’autonomie est indissociable de la notion de solidarité, lien social qui implique la tolérance et qui impose des choix conscients et réfléchis en fonction des « autres ». L’exercice de la solidarité devra transcender le résultat immédiat de la rencontre encore trop souvent ancré dans la réussite « contre » l’autre.
Le champ de l’enseignement À travers l’enseignement qui est donné à l’enfant, l’USEP souhaite rendre celui-ci acteur de ses apprentissages. Ce parti pris nécessite un choix pédagogique. Il sera possible de s’inspirer des conceptions mises en avant par la pédagogie institutionnelle. Rendre l’enfant acteur de ses apprentissages au sein de son association implique de lui confier des responsabilités et des pouvoirs. Ce pouvoir s’exercera dans deux dimensions, celle du jeu et de l’activité sportive d’une part, celle du fonctionnement de l’association et de l’organisation des rencontres d’autre part. L’éducateur devra mettre l’enfant en situation de distinguer les lois de la société, de l’école et de l’association qui ne sont pas négociables et qui s’appliquent à tous les citoyens : enfants et adultes, des règles que l’on se donne pour jouer, pour apprendre, pour se rencontrer, pour vivre au sein de son association et qui sont, elles, négociables, dans les limites de la loi générale bien sûr. Cette construction de règles de vie, de fonctionnement sera progressive, négociée et élaborée entre les adultes et les enfants. Elle donnera lieu à un « règlement intérieur » dont l’enfant pourra expérimenter les limites et approfondir les implications quant à sa liberté et son autonomie. Ce cadre de réflexion sera naturellement étendu à la « rencontre » mettant en exergue le nécessaire partage des règles avec l’autre, tant de vie que de jeu, qui impose son lot de contraintes et d’obligations. Construire les règles c’est, pour l’enfant, mieux les comprendre. Les faire vivre, les pratiquer, les faire évoluer, c’est acquérir une autonomie nécessaire vis-à-vis de ses apprentissages. Cette conception de l’enseignement nécessite un réel partage du pouvoir entre adultes et enfants au sein de l’association.
Le parti pris « Plaisir et Apprentissage » REPÈRES Définition de « plaisir », « selon le sens commun de sensation et/ou sentiment agréable, état affectif. Aujourd’hui, le terme de plaisir est absent des textes réglementaires qui régissent l’EPS dans le premier degré. Cela n’a pas toujours été le cas, puisque de 1900 à 1950, une place importante était accordée à ce terme dans les programmes. L’évolution de l’EPS, sa didactisation, son souci de reconnaissance institutionnelle a sonné sa disparition. Le plaisir est une sensation, un sentiment ou un état affectif perçu par une personne en particulier. Le même stimulus peut conduire chez deux personnes différentes à deux états de plaisir différents. L’évaluation en est donc personnelle. Toute étude du plaisir en EPS prend donc appui sur le plaisir perçu par les enfants et/ou les adultes. Même ainsi, le degré de plaisir éprouvé est difficilement quantifiable et parfois difficilement qualifiable. Cette évaluation ne peut avoir lieu qu’a posteriori grâce à un retour réflexif sur les moments qui viennent d’être vécus. Développer chez l’enfant le goût d’une pratique physique et sportive équilibrée est une clé pour la continuité de ces pratiques à l’âge adulte. La prise en compte de la notion de plaisir, aussi bien en tant qu’objet d’apprentissage qu’en tant que moteur de l’apprentissage, est certainement le ressort principal du développement du goût de l’enfant pour les pratiques physiques et sportives. Le plaisir est au cœur de la dynamique d’apprentissage. « Le plaisir perçu en EPS s’accompagne d’un désir de recommencer. Approfondir les déterminants du plaisir en Education Physique et Sportive c’est mieux comprendre ses origines mais aussi se donner les moyens de favoriser son émergence en cours et d’augmenter ainsi les chances d’une activité physique prolongée au-delà de l’école. » (2) Le plaisir de pratiquer une activité physique peut s’exprimer dans de multiples domaines. Nous en avons retenus trois. 1)• Le plaisir de la dépense physique Il revêt une place importante. Le sport KIN-BALL®, en valorisant les stratégies basées sur la rapidité, en nécessitant la participation de tous les joueurs d’une équipe à chaque action de défense ou d’attaque, favorise la dépense physique. Il se pratique en intérieur en gymnase mais aussi en extérieur sur terrain herbeux en l’absence de vent. 2)• le plaisir de la connaissance de soi, et de son corps en mouvement. Connaître son corps, c’est l’aborder comme un corps sensible plus que comme un corps machine, c’est apprendre à mettre des mots sur son vécu corporel, c’est identifier des sensations, des états de bien-être et de mal- être afin d’en avoir une meilleure perception (3). Une diversité d’activités physiques et sportives présentant des rapports au corps et aux autres de différentes natures peuvent être autant de repères qui permettront une pratique riche de plaisirs en fonction des ressentis de chacun. Le sport KIN-BALL® dans ses rapports nouveaux à soi et aux autres offre une expérience riche. Le plaisir perçu par l’enfant peut se positionner sur deux axes : - L’axe des résultats où l’enfant éprouve du plaisir grâce à ce qu’il a fait. - L’axe des procédures d’apprentissage où l’enfant ressent du plaisir grâce à ce qu’il a appris, ce qu’il a maîtrisé. Dans la perspective d’un apprentissage durable, nous privilégierons le plaisir de la maîtrise par rapport au plaisir éphémère du résultat. 3)• Le plaisir dans la relation aux autres Ce type de plaisir s’exprime notamment dans l’échange, la prise de responsabilité, la convivialité, la concrétisation de son projet. Le sport KIN-BALL®, en tant qu’activité de coopération et par le traitement didactique proposé, devient une activité privilégiée dans ce domaine. Les moments de rencontres sportives accroissent ce plaisir relationnel en y ajoutant le jeu et parfois même la compétition. (1) et (3) Mireille Duirat-Elia dans la revue Hyper EPS n°225 de juin 2004. (2) : Philippe Gagnaire et François Lavie dans AEEPS n°230 article « les collégiens éprouvent-ils du plaisir en EPS ? » |
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